COVID-19: voici les effets du confinement sur la santé mentale et émotionnelle des adolescents

La pandémie de la COVID-19 a joué un rôle important dans la santé mentale des adolescents, surtout chez les filles qui seraient devenues émotionnellement matures bien plus rapidement que d’habitude.

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C’est du moins ce que révèle une nouvelle étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Elle a analysé le cerveau de plusieurs adolescents à l’époque de la pandémie.

Les mesures du confinement auraient causé une maturation du cerveau plus rapide chez les jeunes, surtout chez les filles, selon des chercheurs. L’accélération moyenne est de 4,2 ans pour les filles, comparativement à 1,4 an pour les garçons.

L’école à distance et l’obligation de s’isoler à la maison sont deux facteurs qui auraient provoqué des changements drastiques à la structure du cerveau et à ses mécanismes neurophysiologiques.

Par exemple, ces facteurs auraient entraîné une augmentation de l’anxiété et de la dépression chez les jeunes, selon le rapport publié lundi.

Les filles souffriraient plus de stress chronique, de symptômes d’intériorisation et de mal-être.

Les garçons, de leur côté, auraient davantage présenté des troubles de l’attention et des problèmes de dépendance comme les jeux en ligne. Pendant la pandémie, ils auraient eu une vision plus négative de la vie en général.

Cette recherche est la première à faire la distinction entre les filles et les garçons pour les effets de la COVID-19 sur le cerveau et ses risques de santé mentale. Deux autres études avaient évoqué l’enjeu sans séparer les sexes.

Prendre soin de ses jeunes

Rappelons que l’adolescence est une période cruciale pour le développement socio-affectif, où des changements drastiques à la structure du cerveau se produisent au quotidien.

Les chercheurs précisent qu’il faudrait faire preuve de support aux adolescents pendant cette période.

Ils recommandent notamment de prendre du temps de qualité avec ses enfants, de limiter l’accès aux réseaux sociaux et d’être attentif aux variations dans leur comportement.

Pour ceux qui souffrent d’un trouble de santé mentale, les experts recommandent d’aller chercher de l’aide en communiquant avec un psychologue ou tout autre professionnel de la santé mentale.

En tout, 130 personnes ont participé au projet basé dans l’État de Washington, aux États-Unis. Elles avaient entre 9 et 17 ans en 2018, avant la pandémie, au moment de la première imagerie par résonance magnétique (IRM) pour analyser le cerveau. Ils ont procédé à une deuxième IRM en 2020 pour en observer les effets.

L’étude a révélé un amincissement accéléré du cortex dans le cerveau des adolescents après la pandémie, dans 30 régions cérébrales des deux hémisphères et de tous les lobes chez les filles, et dans seulement deux régions chez les garçons.

Les participants n’ont pas précisé leurs situations financières et familiales ni leurs habitudes de vie. Ils n’ont pas spécifié s’ils ont déjà eu la COVID-19.

Les individus qui ont un trouble du développement, un trouble psychiatrique ou qui prenaient des médicaments psychotropes n’ont pas été choisis par les experts.